Publié le 16 Octobre 2024

Quatre ans après avoir consulté ses abonnés sur leurs travaux de rénovation énergétique, un nouveau sondage a été réalisé. Pas moins de 1 856 personnes ont répondu, partageant leurs expériences sur la nature des interventions, les diagnostics de performance énergétique (DPE), les aides perçues, ainsi que les défis rencontrés.

Comme en 2020, une majorité des participants vivent en maison individuelle. Précisément, 89 % d’entre eux habitent dans ce type de logement, contre 55 % pour la moyenne nationale. Leurs maisons affichent une surface moyenne de 118 m², se rapprochant de la norme nationale pour les habitations individuelles. En termes de construction, la moitié des répondants vivent dans un logement antérieur à 1975, 25 % dans des maisons bâties entre 1975 et 1989, 14 % entre 1990 et 2012, et 11 % dans des habitations postérieures à 2012.

Diagnostic et audit énergétique : encore négligés

Un des constats majeurs de cette enquête est le faible recours au diagnostic de performance énergétique (DPE) avant travaux. En effet, seulement 42 % des répondants ont effectué un DPE préalable. Rappelons que ce diagnostic est obligatoire uniquement en cas de vente ou de location, et permet de classifier les logements de A à G selon leurs performances énergétiques.

Quant à l’audit énergétique, pourtant crucial pour déterminer les travaux prioritaires, il demeure peu sollicité : moins de 20 % des rénovations s’appuient sur cet outil. Même parmi ceux ayant réalisé plusieurs interventions, à peine un tiers ont eu recours à cet audit, malgré son obligation depuis 2023 lors de la vente de logements classés F ou G, les fameuses « passoires thermiques ».

Sans surprise, le remplacement du système de chauffage arrive en tête des travaux effectués. Pas moins de 51 % des participants ont investi dans un nouveau mode de chauffage ces cinq dernières années. L’installation de pompes à chaleur, en particulier, reste une solution prisée, contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, les seuls changements de chauffage n’aboutissent pas toujours à des économies significatives sur les factures, en l’absence d’améliorations sur l’isolation.

Ainsi, deux tiers des répondants ont opté pour des rénovations plus complètes, combinant plusieurs gestes comme l’isolation des murs, toitures, ou planchers. Ces interventions, plus coûteuses, nécessitent souvent un accompagnement financier.

Combien ça coûte ?

Le budget moyen pour une rénovation énergétique s’élève à 29 000 €, avec de grandes disparités selon le type d’intervention : 14 000 € pour une seule action, mais 35 000 € en moyenne pour des rénovations combinant plusieurs gestes. Les aides financières, principalement constituées de la TVA réduite, des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) et de MaPrimeRénov », ne couvrent en général que 20 % du montant total des travaux.

Si la majorité des répondants se déclarent globalement satisfaits, près de la moitié ont rencontré des difficultés dans l’obtention des aides, en particulier pour MaPrimeRénov ». Les délais de traitement, les erreurs administratives, et le manque d’accompagnateurs Rénov’ contribuent à cette complexité. Par ailleurs, malgré les obstacles, 72 % des sondés estiment que les travaux entrepris ont permis de réduire sensiblement leur consommation énergétique.

Malgré ces résultats mitigés, 38 % des répondants se disent prêts à poursuivre les travaux, avec une priorité pour l’isolation des murs, un chantier souvent laissé de côté dans les premières vagues de rénovation. Le soutien accru des pouvoirs publics, combiné à une meilleure lisibilité des aides, pourrait favoriser une accélération de la transition énergétique dans les années à venir.

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